Le chef de file du Rassemblement National s'en est pris à l'Europe "trop bureaucratique" et l'immigration massive, tout en évoquant la dissolution de l'Assemblée en cas de "désaveu" du parti présidentiel aux européennes de juin.
Quelques heures seulement après le discours du président Emmanuel Macron sur l'Europe, le chef du parti d'extrême droite RN Jordan Bardella a tenu une conférence de presse à la dernière minute ce jeudi pour dévoiler sa campagne pour les élections européennes.
Mais avant tout, le candidat de 28 ans qui caracole en tête des sondages, n'a pas pu s'empêcher de lancer une pique au président, critiquant son implication dans la campagne électorale.
La tête de liste du Rassemblement national a déroulé son programme contre une Europe selon lui trop bureaucratique et une immigration massive.
Il a également exprimé son opposition à l'adhésion à l'UE de pays tels que l'Ukraine et la Turquie.
L'annonce a duré 20 minutes avant que le candidat ne disparaisse soudainement, refusant de répondre aux questions.
Il a laissé la parole à son directeur de campagne, visiblement mal à l'aise alors que les journalistes exprimaient leur mécontentement.
"Emmanuel Macron n'a pas répondu aux questions des journalistes, donc Jordan Bardella ne répondra pas non plus aux questions ce soir", a tenté de justifier Alexandre Loubet, son directeur de campagne.
Un argument maladroit puisque Emmanuel Macron a tenu un discours - et non une conférence de presse (habituellement suivie de questions des journalistes) - et surtout **n'est pas candidat aux élections européennes de juin, contrairement à M. Bardella.
**
Ce n'est pas la première fois que Jordan Bardella fuit la confrontation. Il a déjà refusé de participer à trois débats contre ses opposants, dont un sur l'environnement, la semaine dernière à Angers.
Ce refus de répondre intervient alors que le Rassemblement national est confronté à une vague de scandales. Le numéro trois sur la liste RN. Fabrice Leggeri, ancien chef de Frontex, a récemment fait l'objet d'une plainte déposée par deux ONG l'accusant d'être complice de crimes contre l'humanité pour avoir participé au refoulement de migrants en Méditerranée.
L'allié principal du RN en Allemagne, le parti d'extrême droite AfD a été frappé par des accusations de corruption suite à des révélations qu'un assistant parlementaire aurait espionné au profit de la Chine.