Benjamin Netanyahu réagit à la menace américaine de suspendre des livraisons d’armes

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Par Somaya Aqad
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Pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, Washington conditionne son aide à Israël. En cas d’une offensive majeure à Rafah, le président américain Joe Biden menace son allié historique de ne plus lui fournir certaines armes.

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi qu'il espérait surmonter ses "désaccords" avec le président américain Joe Biden et a souligné la nécessité de disposer d'armes de précision pour éviter les pertes civiles à Gaza.

"Si vous voulez éviter les pertes civiles, vous avez besoin de ces armes plutôt que d'armes imprécises. Mais je pense qu'au-delà de cela, je connais Joe Biden depuis de nombreuses années, 40 ans et plus," a-t-il déclaré.

"Nous avons souvent été d'accord, mais nous avons eu des désaccords. Nous avons réussi à les surmonter. J'espère que nous pourrons les surmonter maintenant, mais nous ferons ce que nous devons faire pour protéger notre pays", a t-il ajouté.

Auparavant, M. Netanyahu s'était engagé à poursuivre les opérations militaires à Gaza, affirmant que son pays était prêt à faire cavalier seul si cela s'avérait nécessaire.

"Je vous l'ai déjà dit : nous nous battrons avec nos ongles. Mais nous avons bien plus que des ongles", a déclaré M. Netanyahu.

Ces commentaires interviennent alors que le président américain Joe Biden a annoncé la possibilité d'interrompre certaines livraisons d'armes à Israël.

Joe Biden a déclaré qu'il ne fournirait pas d'armes offensives qu'Israël pourrait utiliser pour lancer un assaut total sur Rafah - le dernier grand bastion du Hamas à Gaza, selon Israël.

Les États-Unis prennent les mesures les plus radicales à ce jour pour influencer la prise de décision de leur allié dans la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

Pas du goût des Républicains

Un certain nombre de sénateurs se sont exprimés au Capitole jeudi, affirmant que M. Biden devait changer de cap.

"La rétention d'armes rend très difficile, voire impossible, la récupération des otages américains et israéliens, car elle incite à un mauvais comportement", a déclaré Lindsey Graham, sénateur de Caroline du Sud. "La rétention d'armes rend l'Iran plus fort, pas plus faible."

"C'est sans précédent", a déclaré James Risch, sénateur du parti démocrate de l'Idaho. "Elle sera observée par nos ennemis. Elle sera observée par nos alliés. Et ce n'est pas utile à la sécurité nationale des États-Unis".

L'envoi d'une cargaison censée contenir 1 800 bombes de 900 kg et 1 700 bombes de 225 kg avait déjà été bloqué la semaine dernière, selon un haut fonctionnaire de l'administration américaine qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat. Les États-Unis s'inquiètent surtout de la taille des explosifs et de la manière dont ils pourraient être utilisés dans une zone urbaine dense.

Cette affaire survient également alors que l'administration Biden doit rendre cette semaine un verdict formel, le premier du genre, sur la question de savoir si les frappes aériennes sur Gaza et les restrictions imposées à l'acheminement de l'aide ont violé les lois internationales et américaines destinées à épargner aux civils les pires horreurs de la guerre.

Une décision défavorable à Israël renforcerait la pression exercée sur M. Biden pour qu'il réduise les flux d'armes et d'argent destinés à l'armée israélienne.

Panique et chaos à Rafah

La ville surpeuplée de Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, a été plongée dans la panique et le chaos à la suite de la prise par Israël du poste-frontière voisin avec l'Égypte et alors que la possibilité d'une invasion à grande échelle se profile.

Des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés et épuisés ont plié bagage à Rafah, entraînant des familles dans un nouvel exode.

On estime à 80 000 le nombre de Palestiniens qui tentent de fuir Rafah alors qu'Israël bombarde la partie orientale de la ville assiégée, qui abrite quelque 1,5 million de personnes.

Le maintien de la fermeture par Israël du poste frontière de Rafah "empêche l'entrée à Gaza d'une aide vitale", a déclaré le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

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Depuis le 7 octobre, les attaques israéliennes contre Gaza ont fait au moins 34 904 morts et 78 514 blessés. Le bilan des attaques du Hamas du 7 octobre en Israël s'élève à 1 139 morts et des dizaines de personnes sont toujours retenues en captivité.

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