Politique de l'UE. Exclusif : la stratégie industrielle européenne est nécessaire pour concurrencer les États-Unis, selon Enrico Letta

Enrico Letta déplore l'absence d'un réseau ferroviaire européen à grande vitesse
Enrico Letta déplore l'absence d'un réseau ferroviaire européen à grande vitesse Tous droits réservés AP Photo
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Par Jack Schickler
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Cet article a été initialement publié en anglais

Le rapport de l'ancien Premier ministre italien, dont une partie a été vue par Euronews, appelle à des règles plus strictes pour unifier les télécommunications, l'énergie et les marchés financiers, ainsi qu'à un nouveau code européen des affaires.

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L'Europe a besoin de sa propre stratégie industrielle pour faire face aux subventions agressives des Etats-Unis. C'est l'un des arguments qui devrait être mis en avant cette semaine dans le rapport de l'ancien Premier ministre italien Enrico Letta, dont Euronews a eu connaissance. Le document sera remis à Bruxelles lors du somme européen.

Les pays de l'UE pourraient être contraints de contribuer au financement d'initiatives paneuropéennes alors que l'Union fait face à une croissance anémique, ce qui pourrait susciter des craintes d'une bataille mondiale des subventions.

"L'UE doit intensifier ses efforts pour développer une stratégie industrielle compétitive capable de contrecarrer les instruments récemment adoptés par d'autres puissances mondiales, tels que la loi américaine sur la réduction de l'inflation", indique un projet d'introduction au rapport d’Enrico Letta. De nombreuses entreprises européennes sont tentées par les subventions de Washington dans les technologies propres.

Les règles de concurrence de l'UE ont été assouplies ces dernières années pour répondre à la pandémie de Covid-19. L'Union doit se montrer plus stricte, estime Enrico Letta, à travers la création d’un "mécanisme de contribution aux aides d'État" exigeant des membres de l'UE qu'ils financent "des initiatives et des investissements paneuropéens".

Le responsable italien appelle également à l'unification de différents marchés tels que la finance, l'énergie et les télécommunications, qui ont jusqu'à présent été considérés comme trop sensibles pour être régis par l’UE, ainsi qu'à un financement supplémentaire des transports.

"Les années à venir doivent donner la priorité à la planification, au financement et à la mise en œuvre d'un plan majeur visant à relier les capitales européennes par des trains à grande vitesse", souligne Enrico Letta, après avoir visité 65 villes européennes.

L’ancien Premier ministre italien doit présenter ses conclusions cette semaine à Bruxelles lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE. Le président du Conseil européen, Charles Michel, serait réceptif aux conclusions du rapport.

"Le marché unique a été négligé au cours des quatre dernières années", a expliqué Charles Michel aux journalistes la semaine dernière. Il a présenté la réglementation économique comme la source de la "prospérité, de la puissance et de l'autonomie" de l'Europe.

Ces propos peuvent être considérés comme une critique à l’encontre de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Toutefois, la responsable allemande pourra répondre que de nombreuses réformes proposées en matière de fiscalité ont été bloquées par les ministres de l'UE.

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