Carte européenne du handicap : l'UE harmonise l'inclusion des personnes handicapées

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Par Paul Hackett
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Les nouvelles cartes européennes de handicap et de stationnement accordent aux touristes handicapés les mêmes droits que les résidents du pays qu'ils visitent.

On estime qu'environ 100 millions de personnes souffrent d'un handicap dans l'Union européenne, soit près de 27 % de la population âgée de 16 ans et plus. Si le droit de circuler et de résider librement dans l'UE est l'un des fondements de la citoyenneté européenne, la réalité est souvent différente pour les personnes handicapées.

Alex Agius Saliba, vice-président des Sociaux-Démocrates au Parlement européen, affirme que "les personnes handicapées restent confrontées à de multiples obstacles et discriminations dans leur vie, notamment l'absence de reconnaissance mutuelle du statut de handicapé entre États membres, ce qui entrave considérablement leur liberté de circulation".

Avec la mise en place d'une nouvelle Carte européenne du handicap (EDC), l'UE souhaite améliorer la liberté de circulation et l'accessibilité pour les citoyens européens en situation de handicap

Comment cette carte fonctionne-t-elle ? Réduira-t-elle vraiment les inégalités ? Quelles sont ses limites ? Nous avons mené l'enquête à Ljubljana (Slovénie) et à Bruxelles.

Une carte pour attester d'un handicap dans toute l'UE

L'objectif principal de l'EDC est de permettre à ses titulaires d'attester de leur handicap dans n'importe quel pays membre de l'UE.

"Je suis en fauteuil roulant depuis environ 16 ans maintenant et il était difficile d'attester de mon handicap lorsque je voyageais en Europe", raconte Primož Jeralič, ancien paralympien, qui a perdu l'usage de ses jambes dans un accident de ski à l'âge de 24 ans. "Maintenant que je suis titulaire de la carte européenne du handicap, je peux être facilement reconnu en tant que personne handicapée".

Huit pays de l'UE, dont la Slovénie, ont commencé à tester ces cartes en 2016. Le succès de l'initiative a conduit Bruxelles à l'étendre au reste de l'Europe.

Les lieux culturels qui adhèrent au système accordent aux détenteurs étrangers d'une carte du handicap les mêmes droits que les citoyens handicapés du pays.

"Nous essayons de rendre la galerie aussi accessible que possible", explique Živa Rogelj, responsable de l'éducation à la Galerie nationale de Slovénie. "Non seulement l'entrée est gratuite pour les personnes handicapées, mais nous leur proposons aussi des visites guidées personnalisées et des ateliers créatifs gratuits".

Outre l'entrée gratuite ou à prix réduit dans les lieux culturels et sportifs, les détenteurs de la carte européenne du handicap peuvent également accéder plus facilement aux services de transport.

Une carte de stationnement uniformisée

L'accès à des places de parking réservées - via une carte de stationnement dédiée - est un droit accordé aux personnes handicapées dans de nombreux pays européens.

Pour éviter les confusions et les fraudes, l'Union européenne souhaite standardiser cette carte, en uniformisant son apparence dans tous les États membres.

"Nous voulons que les personnes handicapées soient mieux informées", affirme Gašper Oblak, représentant du Conseil national des organisations de personnes handicapées de Slovénie (NSIOS). "Et nous voulons attirer plus de prestataires vers la carte".

"Enfin, nous espérons qu'un jour la carte européenne et la carte de stationnement seront combinées en une seule", ajoute-t-il.

Quel avenir pour l'initiative ?

Ces nouvelles cartes européennes visent également à aider les millions d'Européens qui souffrent d'un handicap invisible

Pieter, un jeune homme autiste, nous raconte que, par le passé, la police a confondu son handicap avec un état d'ébriété. Grand partisan de la carte européenne du handicap, il aimerait que l'initiative soit reconnue par les services d'urgence.

"En cas de panique ou de situation stressante, vous devriez pouvoir présenter cette carte à la police, aux ambulanciers ou à l'hôpital", affirme-t-il. "Cela vous permettrait de prouver votre handicap aux médecins ou aux infirmières".

À Bruxelles, on espère que la normalisation facilitera les déplacements et la mobilité. Lors d'un entretien accordé à Euronews, Helena Dalli, Commissaire européenne à l'égalité, a déclaré que les "États membres sont très attachés à cette carte, qui est si importante et qui va grandement améliorer la vie des personnes handicapées".

Mais pour Yannis Vardakastanis, président du Forum européen des personnes handicapées, si les cartes vont dans le bon sens, elles ne répondent pas aux problèmes rencontrés par les personnes handicapées lorsqu'elles se rendent dans un autre pays de l'UE pour plus de trois mois.

"Les cartes sont un premier pas. Elles éliminent certains obstacles lors des voyages. Elles facilitent les choses, mais elles ne nous permettent pas de jouir pleinement du droit de nous déplacer, d'étudier, de travailler. Le handicap doit être réévalué. Notre handicap ne voyage pas avec nous", déclare-t-il.

Helena Dalli en convient : "Nous avons encore beaucoup à faire pour les personnes handicapées, parce que l'exclusion existe toujours. Mais cette carte sera un pas de plus vers leur intégration dans nos sociétés".

Journaliste • Vincent Reynier

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