Restaurer la crédibilité des systèmes électoraux

La police face à des manifestant lors de la conférence de l'extrême droite européenne
La police face à des manifestant lors de la conférence de l'extrême droite européenne Tous droits réservés Virginia Mayo/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
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Par Stefan Grobe
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Selon une enquête de l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale, les citoyens sont de plus en plus sceptiques à l’égard de l’équité des élections.

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La polémique sur l’organisation, l’annulation puis finalement la tenue d’une conférence de l’extrême droite européenne à Bruxelles, révèle l’atmosphère électorale actuellement sur le continent.

Les participants à l'événement, comme le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, et "M Brexit" Nigel Farage, ont dénoncé un coup politique et une violation de la liberté d’expression.

Des chercheurs ont récemment montré que, dans les démocraties du monde entier, un nombre croissant de citoyens en ont assez de la démocratie, en particulier des élections, et souhaitent autre chose.

Euronews a interrogé Kevin Casas-Zamora, secrétaire général de l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale, basé à Stockholm.

Euronews :

Votre dernière enquête révèle que les électeurs partout dans le monde font preuve d'un scepticisme généralisé quant au caractère libre et équitable de leurs élections. Qui est responsable de cette situation, Donald Trump ou Vladimir Poutine ?

Kevin Casas-Zamora :

Je mettrais cela sur le compte du populisme, de la polarisation et de la post-vérité. Je pense que c'est là que se trouve la racine du problème, en particulier la polarisation, avec des niveaux de polarisation qui atteignent des sommets. Beaucoup de gens sont susceptibles de se méfier du système électoral si leur tribu n'arrive pas en tête. Il s'agit donc d'un facteur important. Et puis, pour ce qui est des personnes en particulier, je dois penser que l'impact de ce qui s'est passé aux États-Unis en 2020, avec (Donald) Trump qui a sapé la crédibilité des élections, a eu des ramifications mondiales, c'est certain.

Euronews :

La méfiance à l'égard des élections est une chose, mais il y a aussi le désir apparent d'un dirigeant fort et non-démocratique ?

Kevin Casas-Zamora :

Il y a une forte demande pour ce que j'appellerais "l'efficratie", la notion selon laquelle nous avons besoin d'un gouvernement efficace, qu'il soit démocratique ou non. Sur 19 pays, dans huit d'entre eux, nous trouvons plus d'opinions favorables que d'opinions défavorables à l'égard de ce type de leadership. Je pense donc qu'il s'agit là d'un sujet de préoccupation majeure.

Euronews :

Comment les gouvernements démocratiques devraient-ils répondre à ce scepticisme croissant ?

Kevin Casas-Zamora :

Je dirais qu'il est essentiel de réduire les niveaux de polarisation. Je veux dire qu'il faut essayer de trouver un terrain d'entente avec ses adversaires politiques pour forger des accords à grande échelle afin d'améliorer la qualité des services publics. Car pour la plupart des gens, leur perception de la démocratie se forge dans leur relation avec le policier local, dans leur relation avec l'enseignant de l'école locale, dans leur relation avec le juge local. C'est leur expérience des institutions. Et c'est de là que vient la majeure partie de la perception de la démocratie.

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